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Territoires urbains et espace public à Abidjan : quand gestion urbaine et revendications citadines composent...

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Paris : Karthala;Orstom, 1997, p. 429-458. (Hommes et sociétés)., COTE D'IVOIRE ; ABIDJAN, (1997)

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    5 years ago (last updated 5 years ago)
    1- Présentation du contexte de l’ouvrage : L’ouvrage, présente les indicateurs du débat social que l’on peut observer dans les espaces publics de la ville d’Abidjan à travers des faits divers relatés par plusieurs journaux quotidiens de cette ville entre 1992 et 1993. Au travers de ces faits, l’auteur se propose de montrer l’évolution des rapports sociaux dans la société ivoirienne, lors d’une période caractérisée par un drame économique. Abidjan, de sa qualité de grande ville de la Côte d’Ivoire, est alors choisi comme étant le lieu par excellence pour une observation optimale des transformations de cette société. 2- Présentation de l’auteur: COURET Dominique, est une Géographe de terrain urbain et du développement. Elle est également directrice de recherche 2eme classe à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), depuis juillet 2006. Elle est également membre de l’UMR 245 (Unité Mixte de Recherche) CESSMA Centre des Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (IRD-Paris Diderot-INALCO, Institut des langues et civilisations orientales) depuis le 1er janvier 2014. Ces domaines de compétence sont : la géographie humaine de terrain intertropical ; la géographie urbaine et du développement ; l’analyse spatiale, visuelle, multidimensionnelle et statistique ; bases de données et cartographie de l’information géographique. 3- Résumé de l’ouvrage: Dans sa quête de trouver des signes de la transformation de la société ivoirienne lors d’une période de crise, l’auteur choisi les espaces publics de la ville d’Abidjan comme des lieux privilégiés pour montrer les réels signes de cette transformation et l’évolution des rapports entre les différents acteurs sociaux. En effet, Les espaces publics de la ville d’Abidjan, sont des lieux où nous pouvons observer une vie urbaine active. Par-là, se pose le problème de leur usage. Plusieurs journaux quotidiens de la ville d’Abidjan, tendent à présenter les espaces publics de cette ville, comme des lieux où se déroulent plusieurs conflits d’intérêts et des revendications entre citadins mais également entre citadins et gestionnaires de la ville. Ces conflits et ces revendications sont de diverses natures et traduisent en quelque sorte l’évolution des rapports entre les acteurs sociaux de la société ivoirienne. D’un côté, nous avons des citadins qui cherchent à tirer profit des espaces publics chacun suivant ses besoins, ce qui donne lieu à des luttes entre plusieurs groupes et de l’autre nous avons des gestionnaires qui peinent à assurer la bonne gestion de ces espaces. Ainsi, Dans une période marquée par une crise économique, l’observation faite est que, pour chaque acteur social, ces nombreux conflits visent majoritairement à revendiquer un droit à l’utilisation de l’espace public comme une source de revenus. L’auteur suit un certain cheminement d’idées reliées entre elles, en commençant par relater les éléments qui ont conduit au choix du lieu d’observation c’est-à-dire les espaces publics d’Abidjan. Puis à travers certains articles de journaux jugés assez pertinents et choisis sur la période allant de 1992 à 1993, il indique la nature des différents rapports que l’on peut observer entre les acteurs dans ces espaces. Je me propose alors de comprendre le message réel que l’auteur a voulu transmettre à travers ces différentes idées. 4- Abidjan, un lieu privilégié pour l’observation d’une société ivoirienne en devenir Le choix d’Abidjan par l’auteur pour l’observation de l’évolution des rapports entre acteurs sociaux ivoiriens n’est pas anodin. En effet, Abidjan est une grande ville où l’on peut identifier les réels signes d’une société ivoirienne développée et moderne. Aussi, l’auteur le présente comme étant un lieu de vie dont les habitants ont des pratiques sociales, et revendiquent des droits (<<droit au travail et au logement mais aussi droit à l’éducation, à la santé, à l’usage plein et entier des temps et des lieux>> H. Lefebvre, 1972). Cette ville, abrite également une diversité ethnique. Aussi, il y’a un fait très important qui a engendré des transformations dans les rapports entre les différents acteurs sociaux, ce fait est le dégagement de l’Etat de son rôle de gestionnaire de la ville lors de la création des dix communes politiquement autonomes en 1980. Cela, associé à la dévaluation du franc CFA au début de l’année 1994, a accentué la valeur économique dans l’évolution des rapports sociaux dans la ville. Cependant, les rapports sociaux que l’on peut observer dans une grande ville ne sont pas toujours les mêmes dans les villes secondaires ou dans les campagnes car les pratiques sociales diffèrent d’un endroit à un autre selon les réalités de chacun des endroits. A titre d’exemple, dans une grande ville, la tendance est que chaque individu ne se préoccupe que de ses propres affaires et de son entourage tandis que dans les campagnes par exemple les habitants ont tendance à vivre en communauté. Ainsi, bien qu’Abidjan soit un lieu qui pourrait effectivement fournir des indicateurs essentiels sur les rapports que l’on peut observer entre les différents acteurs sociaux, il ne conviendrait pas de les généraliser pour l’ensemble de la société ivoirienne. 5- L’espace public en ville : un lieu majeur de vie urbaine L’auteur présente l’espace public de la ville d’Abidjan comme l’endroit par excellence où l’on peut réellement observer les rapports sociaux dans la ville car c’est un endroit qui est particulièrement utilisé par le populaire. C’est un lieu où chaque individu peut s’exprimer et où la ville est collective. Le choix de ce lieu par l’auteur est en effet significatif et illustratif des rapports sociaux dans les grandes villes où la plupart du temps les habitants n’ont pas des relations entre eux. Mais une fois de plus, cela ne peut pas illustrer les rapports entre individus dans les plus petites villes. 6- Quand les conflits d’usage de l’espace public sont déclarés sur la place publique L’espace public étant un lieu où la ville est collective. Dès lors, il est indéniable que de là naissent certaines revendications et des conflits d’intérêts car chaque acteur ou groupes sociaux veulent tirer profit et satisfaction de cet espace et sa gestion devient dans ce cas un exercice difficile pour les gestionnaires de la ville. Ces revendications sont alors les signes de la transformation de la société ivoirienne et illustrent les préoccupations de cette société et les rapports qui existent entre les acteurs sociaux en côte d’ivoire. L’auteur les classe en 5 thèmes-clés : « une revendication constante pour une meilleure sécurité urbaine appuyée sur la dénonciation de nombreux lieux et causes d’insécurité ; des revendications sociales diverses autour de droits légitimes et insatisfaits de l’habitant urbain ; des conflits déclarés et des revendications économiques fortes autour de la valorisation et l’aménagement des espaces ouverts à l’usage public ; un mécontentement et des désaccords multiples fondateurs de nombreux conflits autour de la conception des transports urbains ». Les points évoqués sont effectivement les points clés que l’on observe lorsque plusieurs individus cohabitent ensemble dans un espace, qui plus est dans une grande ville. 7- Espaces et vie de quartiers : revendications sociales autour des droits de l’habitant Ces revendications naissent lorsque des individus exposent une protestation face à un mauvais usage de l’espace public dans les quartiers résidentiels, qui causerait des nuisances dans le voisinage par exemple. L’auteur cite certains articles de journaux traitants du désagrément causé aux résidents riverains par le tapage nocturne généré par des bars ou dancing, installés sur l’espace public et dans le secteur des Deux-Plateaux, une zone d’habitats de standing. Parmi ces articles nous avons : T. Benoit, Tapages nocturnes : le << Vert Paradis >>, un enfer, Fraternité-Matin du 27.9.1993, p. 4. Là se pose également le problème de l’exploitation commerciale des espaces à proximité des zones résidentielles où les habitants revendiqueraient un droit à la tranquillité nocturne. Ces résidents ont alors eu recours aux autorités, à la mairie et à la presse pour revendiquer leur droit. Le modèle urbanistique de la ville ayant défini le respect de la notion urbanistique des zones d’habitats de standing. Ici, la zone étant une zone résidentielle de qualité, les résidents peuvent saisir légitimement les autorités pour réclamer leurs droits et obtenir gain de cause étant des personnes aisées. Cependant, ces problèmes de tapage nocturnes se posent également dans les zones de bas standing mais les populations ont tendance à accepter ces nuisances ne connaissant pas les acteurs officiels qui seraient à même d’intervenir et même si certains revendiquaient, leur situation économique permettrait-il à ces autorités d’intervenir efficacement ? 8- Espaces urbains intermédiaires : encombrement et valorisation économique des lieux passants Les espaces publics sont présentés dans l’ouvrage comme des lieux qui ont une valeur marchande recherchée et disputée du fait du passage de nombreuses personnes, piétons ou automobiles. Ainsi, plusieurs personnes y pratiquent des activités commerciales qui s’avèrent être pour la plupart leur principale source de revenus et au fur des années la densité des acteurs y pratiquant une activité commerciale augmente. Cette situation génère entre autres des conflits d’intérêts entre des commerçants ambulants et les autorités municipales chargées d’assurer la gestion de ces espaces. D’un côté certains petits commerçants de rue sans chassés par les agents municipaux et de l’autre certains groupes de commerçants se forment pour résister face à leur éviction. Ces situations sont très répandues dans la plupart des villes africaines et ce que l’on observe comme l’a d’ailleurs souligné l’auteur c’est que les municipalités ont tendances à tolérer les situations d’occupations illégales de l’espace public par des petits commerçants et régularisent cela d’une façon informelle avec le payement des taxes, mais plus tard elles finissent par programmer un déguerpissement en évoquant la salubrité, mais des fois les commerçants regroupés en petits groupes ne veulent pas quitter les lieux. Cela donne lieu à plusieurs situations inconfortables des deux côtés. Voici l’un des articles cité par l’auteur : La commune du Plateau agonise. Les résidents réagissent - Commerçants hors la loi out !, Fraternité-Matin du 30.11.1992. 9- Conclusion : Les espaces publics sont effectivement des endroits qui apportent des indications sur les différentes formes des rapports sociaux que l’on peut observer entre les différents acteurs dans les grandes villes africaines particulièrement, comme Abidjan. Ils acquièrent très vite une valeur marchande auprès des différents acteurs (citadins et gestionnaires de la ville) et cela donne naissance à plusieurs revendications et conflits d’intérêts. En temps de crise économique, cette valeur marchande devient de plus en plus importante. La gestion de ces espaces et de ces conflits deviennent alors un problème majeur pour les municipalités. Afin de palier à ces problèmes, il conviendrait de considérer les espaces publics comme des réels projets sociaux où chaque potentielle source de conflit serait étudiée afin de les intégrer dans la planification urbaine. La première source étant indéniablement la valeur marchande de ces espaces, considérer cette question permettrait d’éviter de nombreux conflits. 10- Bibliographie :  H. Lefebvre, 1972, Espace et politique, Anthropos, Paris.  T. Benoit, Tapages nocturnes : le << Vert Paradis >>, un enfer, Fraternité-Matin du 27.9.1993, p. 4.  La commune du Plateau agonise. Les résidents réagissent - Commerçants hors la loi out !, Fraternité-Matin du 30.11.1992.
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